Le hasard fait bien mes choses / Julien Nédélec

Exposition du 30 avril au 17 mai 2009

contexte de l’invitation

Cette invitation s’inscrit dans Bibliothèque publiques, une suite d’événements sur les formes orales et imprimées de l’art initiée par Entre-deux. Cette manifestation présente des œuvres qui prennent pour forme initiale l’oralité et/ou l’édition. Alors que dans le champ des arts visuels ces formes ont habituellement un rôle secondaire dévolu au témoignage de l’œuvre (conférence, catalogue), ici, l’adresse aux spectateurs emprunte d’emblée les présentations publiques du spectacle vivant, ou de l’édition. Ce croisement des champs trouble l’attitude habituelle du spectateur. Cette perturbation de l’expérience sensible ordinaire, par le si interférences qu’elle entraîne, contribue à développer un espace public polyphonique.

L’artiste

« De prime abord simple, légère, désinvolte et touche à tout, l’œuvre que met en place Julien Nédélec est aussi mûrement réfléchie, multiple et empreinte de récurrences. Cette ambivalence ne doit pas être éludée car elle touche au fondement même d’une démarche qui induit – et produit – des séries de variations, de décalages et de déplacements.
L’artiste vise une recherche de l’entre-deux, de l’hybridité formelle, une tentative d’échapper aux typologies, aux catégories prédéfinies, à l’unité et à l’unicité. POUM en est le parfait exemple. Sur une pédale de grosse caisse est appliqué un tampon encré. Lorsqu’on l’actionne, sur n’importe quel support, apparaît un simple « POUM ». Présenté dans cet espace, l’objet est une installation. Inscrit sur une feuille, le résultat devient une édition. Répété, il se fait multiple, mais avec d’infinies variations de densité d’encre et de positionnement sur la page.
A lire les titres des œuvres : 3D to 2D to 3D, Partitions Muybridge ou À Primaire vue, il apparaît que les jeux de mots, les calembours ou plus généralement, les traits d’esprits jouent un rôle manifeste dans le travail de Julien Nédélec. Mais ce n’est là que la partie visible, car le langage a une place prépondérante, fondatrice autant que discrète, dans nombre de ses œuvres, et ce sous diverses formes, à différents niveaux d’implication et dans toutes les langues : du système alphabétique à sa présentation visuelle, du titre à la structure ou à la forme de l’œuvre, de l’écriture braille à l’écriture numérique. »
Extraits de POUM ! (ou réduire Babel en 5 dimensions…) de Jérôme Dupeyrat et Camille Pageard.