Child’s play : L’enfance de l’art / Guillaume Désanges

Child's play - Little Niki photographie GD / FC / Work Method

Child's play : 15 mars - 09 avril 2011

base D'appui d'Entre-deux, Nantes

Child’s Play, l’enfance de l’art

Un projet proposé par Guillaume Désanges, avec la collaboration de Frédéric Cherboeuf
Avec : Codrin Sefaniu, Maria Munteanu, Mihaela Dana, Elena-Katalina Nastasa, Anca Benoni, Andreea Costin, Tudor Cazacu
Supposons que l’histoire de la performance dans l’art peut être lue comme une histoire du silence face au discours sur l’art. Comme un art du geste, immédiat et muet, régressif et précaire. Un retour à un certain primitivisme, une forme archaïque de communication. Une communication opérant avant même le langage, et qui se révèle alors universelle. Prenons comme point de départ que la performance est peut-être une alternative aux mots de l’art.
Sachant par ailleurs que l’étymologie latine du mot « enfance » est « in-fans », soit ce qui est « avant le langage. »
Il apparaît intéressant de confronter deux univers qui sont peut-être plus proches l’un de l’autre qu’il n’y paraît : l’art de performance / le body art et l’enfance.
’Child’s Play’ a commencé à Iasi en 2008 par un workshop que j’ai organisé avec sept enfants roumains âgés de huit ans. Cet atelier a été l’occasion de confronter ces enfants volontaires à la performance et au body art en les amenant à rejouer, réinterpréter quelques gestes iconiques de cette histoire. En une semaine, nous avons ainsi relu plus de 50 performances, des Futuristes et Dada jusqu’à Paul McCarthy et Francis Alÿs. Dans un premier temps, je leur ai parlé du body art et de la performance pour leur présenter ce type de création radical, difficile et exigeant en tentant de le rendre accessible, en travaillant dans l’esprit d’un jeu. L’atelier était une expérience très exigeante et belle, un mélange de travail et de folie, d’excitation et de précision. L’idée était de travailler dans un esprit espiègle et joueur avec ces protagonistes qui sont dans une relation immédiate, positivement naïve et par conséquent sans aucun complexe avec une histoire des formes.
En impliquant ces enfants dans ce projet il était aussi question pour moi de transmettre les notions d’énergie, d’amour immédiat et cette relation fondamentalement curieuse et expérimentale au monde, essentielles selon moi pour envisager la performance et le body art.La forme finale du projet est une exposition qui présente les traces de cette expérience : un diaporama, des dessins faits par les enfants et une autre vidéo retraçant le making-off de l’expérience.