Quand un trace de pneu devient une ligne de fleurs, trois jardins à réaliser / Didier Courbot

17 octobre – 28 novembre 2009

notice biographique de l’artiste

« S’il arrive de demander aux artistes de faire une œuvre dans un jardin, on leur propose très rarement de le concevoir entièrement. » remarque Didier Courbot. Après les Beaux-arts, Didier Courbot poursuit ses études à l’École Nationale Supérieure du Paysage de Versailles : travailler un projet d’aménagement d’un point de vue artistique l’intéresse davantage que de produire un objet dans un lieu destiné à l’art. Sauf qu’il n’est pas devenu paysagiste et ses gestes sont bien ceux d’un artiste.

L’intérêt que porte Didier Courbot aux lieux publics dépasse la seule question spatiale. Sa réflexion prend en compte les espaces partagés dans leur dimension temporelle constituée des relations complexes entre les individus ; l’artiste est particulièrement attentif aux “petites” mémoires qui contribuent à nos espaces collectifs. Dans la série des needs par exemple (à partir de 1999), l’artiste s’occupe anonymement et modestement de la ville : il répare des bancs, arrose des plantes, peint des passages piétons,…

Didier Courbot redoute les gestes spectaculaires et vains dans nos espaces communs. Après une observation consciencieuse de l’espace à travailler, sa position en retrait l’amène à agir, à la limite de la visibilité, dans une réflexion profonde sur notre relation à la ville et au paysage, aux liens qui les unissent.

contexte du projet ou de la commande

Entre-deux invite Didier Courbot dans le cadre de l’action de l’association en faveur de la production d’œuvres d’art contemporain dans les lieux publics (non réservés à l’art) et leur diffusion à travers des expositions de documents dans son espace d’exposition : la base d’Appui. L’artiste présentera trois projets de jardins dont il documente les processus de conception avec différents supports : maquette, photographies, objets, mobilier…

descriptif de l’œuvre

Ces jardins, hors des conventions paysagères, n’ont pas encore été réalisés. Didier Courbot pense les jardins de manière très différente des paysagistes : son positionnement laisse consciemment échapper trop de décisions pour qu’on puisse, au sens strict, parler de jardins “signés”. Ses jardins se rapprochent davantage d’œuvres collectives dont il suscite les conditions d’apparition.

Invité à réaliser une œuvre dont le sujet est de conserver le moment du chantier de la construction de la médiathèque des Ursulines à Quimper, Didier Courbot va s’interroger sur ce temps essentiel, éphémère, et sur la restitution de cette mémoire. Plutôt que de répondre par un travail d’images et de textes, il choisit de concevoir un projet de jardin dont le dessin découle des traces, des matériaux et de la disposition du chantier : un empilement de parpaings devient alors un banc, une flaque d’eau un massif d’arbustes, un pot de peinture un arbre, un trace de pneu un alignement de fleurs.