Entre deux coups de fil, Céline Ahond et Sophie Lapalu

Mouche, fruits, téléphone - photo de tournage du film-performé Tu vois ce que je veux dire ? - Apdv (A Perte de Vue) centre d’art - 2014 - crédit : Céline Ahond 
Nous sommes partis dessiner une ligne orange - performance - galerie LMD - Paris 2011 - crédit : Marie Bechetoille
Cabine téléphonique à l’abandon - photo de repérage du film-performé Tu vois ce que je veux dire ? - Apdv (A Perte de Vue) centre d’art - 2014 - crédit : Céline Ahond

conférence-performance
Samedi 12 novembre 2016 à 18h30
La base d’Appui d’Entre-deux : 5 bis avenue de l’Hôtel-Dieu, Nantes

 

C’est une conférence à deux voix Entre-deux coups de fil  que proposent Céline Ahond, artiste, et Sophie Lapalu, critique d’art et commissaire d’exposition suite à l’invitation d’Entre-deux. Cet événement participe à la diffusion de l’édition numérique de « Je peux le faire ! », collection de partitions de performances à interpréter par le public.
Ce projet a été initié en 2016 par Jacques Rivet et Marie-Laure Viale ainsi que Florence Jou, artiste-performer conviée à les rejoindre. Réunissant des partitions d’artistes européens et canadiens, Céline Ahond a proposé Tu vois ce que je veux dire ?, pièce performative dont l’outil d’émission du langage est le téléphone. Notons que dans le même corpus, l’artiste canadienne Sylvie Cotton use du même ressort technique pour sa pièce Le Théorème des Sylvie (2000).

Objet de transmission de la parole au quotidien, le téléphone agrandit le cercle de portée de la voix et crée une distance entre « ce que l’on voit et dit » et « ce que l’on entend ». Objet culte de la vie moderne, il devient un outil et un sujet à part entière dans l’art avec, dès 1922, la réalisation de cinq peintures décrites au téléphone Telephone Pictures par Lázló Moholy-Nagy et, en 1969, une exposition de trente-six œuvres réalisées par l’équipe du musée d’art contemporain de Chicago sous la dictée téléphonique de leurs auteurs, Art by Telephone(1).
Complices dans la vie et dans des projets artistiques comme le récent Festival de l’inattention(2), créé par Sophie Lapalu, en mai 2016, dans le cadre de la programmation de Glassbox à Paris. Elles proposent à Entre-deux une conférence performance où s’énonceront et s’imbriqueront les ressources et usages du téléphone à travers l’histoire de l’art et dans le travail de Céline Ahond en particulier ainsi que l’importance et les enjeux pour le public d’interpréter des partitions mises en ligne dans le cadre de « Je peux le faire ! ».

(1) Art by Telephone, de Ian van der Marck, 1969, Musée d’art contemporain de Chicago. Exposition qui a fait l’objet d’un programme de recherche et d’une série d’expositions, en 2012, intitulés Art by Telephone … Recalled, co-dirigé par Sébastien Pluot et Fabien Vallos à l’École supérieure des beaux-arts d’Angers.

(2) Le Festival de l’inattention a exploré les différentes polarités de l’attention et de l’inattention en investissant l’espace public autour de Glassbox au travers d’œuvres furtives proposées par Céline Ahond – Alice Didier Champagne et Paul Maheke Ngamaha – Julien Discrit – Mark Geffriaud – Thomas Geiger – Ann Guillaume – Florence Jung – Myriam Lefkowitz – Flora Moscovici – Jeanne Moynot – Jeff Perkins – Fabrice Reymond – Zoé de Soumagnat – Anne-Sophie Turion – Capucine Vever

Pour lire la partition de Céline Ahond sur le site de  « Je peux le faire ! »

Ouverte à l’imprévu, à la rencontre, Céline Ahond ne joue pas, sauf peut-être « à faire semblant pour de vrai » – c’est elle qui le dit. Elle raconte, de son phrasé enthousiaste, le souvenir d’anecdotes, décrit la réalité environnante, narre de micro-événements. Si les images sont les fils directeurs d’une parole funambule toujours improvisée, souvent c’est la parole qui permet de faire image. L’oratrice peut donc bégayer, tomber ; le contexte est le filet auquel s’accrochent les mots. Ainsi image et lieu restent imperturbablement liés. Le déplacement comme le paysage, le langage comme la parole deviennent « créateurs de narrativité, sont matières à récit. » (Michael Sheringham). Extrait de Si le monde n’a absolument aucun sens, qui nous empêche d’en inventer un ?, Sophie Lapalu.
Critique d’art et commissaire d’exposition, Sophie Lapalu enseigne à l’École Supérieure d’Art de Clermont Métropole et soutient sa thèse très bientôt à l’Université Paris 8 où elle a enseigné après avoir été coordinatrice de 2010 à 2013 de l’espace d’exposition de l’École Nationale Supérieure d’Arts Paris-Cergy, YGREC.
Ses recherches sur l’action furtive l’ont menée à expérimenter les formats d’exposition. Elle a invité le chauffeur de taxi Fluxus Jeff Perkins à partager ses 400 heures d’enregistrements de conversation avec ses clients lors d’un workshop et d’une exposition (A Secret Poet, La Vitrine, 2011), une série d’œuvres invisibles a été documentée par la chanteuse Ava Carrère (D’échec en échec sans perdre son enthousiasme, YGREC, 2012), elle a investit une maison abandonnée (Pretty Vacant, Villa Renata, Bâle, co-commissariat Ann Stouvenel, 2013) et propose des programmations entendues comme de possibles expositions (Revue pour Nuit Blanche, Théâtre du Grand Parquet, Paris, 2013, Que s’est-il passé ? MacVal, 2014, La célérité du Bernard l’ermite, Où, Marseille, 2015, Le Festival de l’inattention, Glassbox, 2016). Elle s’attelle aujourd’hui à faire des expositions contées (*DUUU radio). Elle est membre du comité de rédaction de la revue Marges, matelot du Laboratoire des Hypothèses, correspondante pour *DUUU radio. Elle écrit régulièrement dans des catalogues et a publié plusieurs ouvrages (CUL DE SAC, Astérides ateliers d’artistes, 2014, Rien n’est vrai, tout est permis. Entretien avec Florence Jung, Éditions Piano Nobile, Genève, 2014, De l’action à la conversation, Jean-Christophe Norman, FRAC Franche Compté, Les Presses du Réel, Dijon, 2014).

« Je peux le faire ! » prend la forme de partitions d’actions que vous pouvez interpréter dans différents lieux (une rue commerçante, à côté d’un arrêt de bus ou de tram, sur un quai de gare, etc.). Avec « Je peux le faire ! » les artistes (plasticiens, chorégraphes, poètes, etc.) invitent le public à habiter de différentes manières des lieux (pas si) publics.
Commissaires : Jacques Rivet, Marie-Laure Viale et Florence Jou
Site de « Je peux le faire ! »

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Avec le soutien de L’INSTITUT FRANÇAIS et la Ville de Nantes.

Pour l’ensemble de ses activités, Entre-deux bénéficie du soutien du conseil régional des Pays de la Loire, du conseil départemental de Loire-Atlantique, de la Ville de Nantes et de l’État – préfet de la région Pays de la Loire – direction régionale des affaires culturelles. Entre-deux est membre de la société des Nouveaux commanditaires, réseau des médiateurs de l’action Nouveaux commanditaires initiée par la Fondation de France.
Entre-deux fait partie du pôle arts visuels des Pays de Loire (collège art public et collège recherche).

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