Jeudi 17 octobre 2019 à 18h30

Présentation du projet Sancto-Nazario par l’artiste David Picard et Entre-deux

Finissage de l’exposition Sancto Nazario  : Découvrir sa ville en l’escaladant La Source

46 Rue d’Anjou, 44600 Saint-Nazaire

La ville est un corps vivant.

Sancto Nazario est un projet artistique proposé par David Picard, suite à l’invitation d’Entre-deux. Il s’est déroulé dans la ville de Saint-Nazaire au cours de l’année 2018 puis 2019 à travers plusieurs workshops. Cette édition, sous la forme d’un plan, restitue nos parcours dans la ville et témoigne de nos expériences et rencontres.
En collaboration avec l’École des beaux-arts de Nantes-Saint-Nazaire, le projet s’est adressé à une population de jeunes gens engagés dans des pratiques corporelles et urbaines mais aussi intéressés par l’architecture et le patrimoine. Ces deux sources d’intérêts ont formé l’objet du projet mais ont aussi révélé au fur et à mesure un paradoxe : comment concilier cet usage inventif de la ville comme un terrain d’aventure et d’expérimentation des corps sur les parois et monuments dans l’espace public et la patrimonialisation conservatrice de ces mêmes lieux ?
Cette réinvention de la ville par des pratiques physiques urbaines n’est pourtant pas nouvelle et s’inscrit elle-même dans une histoire croisée des pratiques sociales de l’espace public, du paysage urbain et de l’art. Rappelons en premier lieu, l’émergence de ces actions sportives vernaculaires qui bravent les interdits et s’expriment à travers ces appropriations urbaines. Citons en second, l’architecte et paysagiste américain, Lawrence Halprin qui conçoit, dans les années 1970 sur la côte ouest des États-Unis, des espaces publics à partirde notations des flux et des usages de la ville par la population1. Rien d’étonnant alors que l’artiste contemporain Raphaël Zarka remarque qu’un des meilleurs spots de skate aujourd’hui soit un site conçu par Lawrence Halprin qui avait anticipé et provoqué l’usage physique et chorégraphique de ses espaces sculptés dès leur conception.
David Picard, jeune artiste de 30 ans, porte en lui cette histoire riche et politique des usages de la ville. Étudiant à l’École des beaux-arts d’Angers, il pratique l’escalade en parallèle de ses études jusqu’au moment où l’expérience physique s’impose dans sa pratique de sculpteur. Accroche-toi (2012), une série de trois sculptures en résine acrylique, dont les creux sont autant de contre-formes pour un corps en mouvement qui épouse les reliefs2. Table éprouvée (2012) ou Turn around the table (2015) introduisent une autre notion inhérente à l’escalade et à la sculpture, la réaction du support à l’emprise du corps. Rien de conquérant dans cette approche mais un dialogue tendu basé sur l’équilibre des forces en jeu.
Rapport de force, titre de l’exposition qu’il réalise à la base d’Appui d’Entre-deux en 2018, présente un ensemble de pièces et documents issu d’une recherche sur le pont Bailey3, structure provisoire, composée d’éléments préfabriqués. Sancto Nazario s’élabore et s’inscrit dans les préoccupations fondatrices de l’association et rejoint les propos de Vito Acconci : « Le monument en tant que tel implique qu’il soit plus grand que la personne. Je voulais l’abattre. Donc, j’ai conçu des oeuvres qui avaient l’air de gigantesques corps humains allongés sur le sol, de manière à ce que les gens puissent s’en servir », en escalader telle partie, s’approprier le lieu, et il ajoute : « Le monument, c’est un peu comme le panorama : dans la mesure où il est plus grand que vous, vous perdez le contrôle, et vous devenez en quelque sorte un subordonné »4.

REMERCIEMENTS À L’ÉQUIPE DES JEUNES
Ugo Bardin • Killian Bonamy • Eidi Dubot-Brille • Nicolas Foucher • Océane Garay, Maud Nimeskern • Loïc Lhermite • Phoebé Le Rhun • Chloé Lusseau • Killian Mas

À NOS PARTENAIRES
Orianne Ardeois (Jeunes en ville) • Nathalie Jan (chargée de mission jeunesse à la Ville de Saint-Nazaire) Maude Mandart (Lycée expérimental) • Carole Rivalin (École des Beaux-Arts de Nantes-Saint-Nazaire, site de Saint-Nazaire)