Assemblée générale / Aïda Lorrain, Anaïs Lapel, Carole Douillard, David Picard, Marie-Pierre Duquoc, Michel Dupuy, Nicolas Gautron

Le costume du maître de cérémonie, écharpe en rubalise. photo : Michel Dupuy

En présence: des fondateurs d’Entre-deux, Marie-Laure Viale et Jacques Rivet; du président de l’association, Patrick Bernier ; du maitre de cérémonie de l’Assemblée Générale, Michel Dupuy ; des intervenants au débat, Aïda Lorrain, Carole Douillard et Christian Ruby ; d’une intervention performée de Marie-pierre duquoc et Nicolas Gautron ; des performances d’Anaïs Lapel et de David Picard ; du montage des images issues du workshop à l’école des Beaux-arts de Nantes-Saint-Nazaire et de l’annonce du cinéma-mobile de Pierre Michelon, C’est la nuit maintenant/Giờ sang đêm hết rồi .

A 20h, cuisine collective et repas sur la place (sur réservation au 06 68 26 20 28).

À cette occasion, un journal d’un jour est édité. Nous remercions ici tous les contributeurs : Céline Ahond, Damien Arnaud, Benjamin Avignon, Patrick Bernier, Diane Cescutti, Emmanuelle Chérel, Arthur Chiron, Saweta Clouet, Michel Dector, Carole Douillard, Marie-pierre Duquoc, Michel Dupuy, Julie C. Fortier, Guillaume Gombert, Quentin Faucompré, Matthieu Laurette, Marion Lihoreau, Aïda Lorrain, Olive Martin, Yasmine Madec, Pierre Michelon, Julien Nédélec, Bruno Peinado, Mélanie Perrier, David Picard, Jacques Rivet, Esther Rivet–Viale, Melvil Rivet–Viale, Christian Ruby, Marie-Laure Viale, Éric Watier, Raphaël Zarka.
Comité de rédaction et d’organisation d’Assemblée Générale : Patrick Bernier, Marie-Pierre Duquoc, Nicolas Gautron, Aïda Lorrain, Olive Martin, Jacques Rivet, Christian Ruby.
Responsable de la publication : Marie-Laure Viale.
Graphisme : Yasmine Madec et Damien Arnaud, Tabaramounien.

Après 27 ans au service de l’art public contemporain, comment refermer la porte ?
Ce samedi 24 juin 2023, à Nantes, à l’angle de la rue des Olivettes et de la rue Émile Péhant, sur une place non nommée, à l’ombre de neuf palmiers, se déroule la dernière assemblée de l’association Entre-deux. L’enjeu de cette mise en public de l’étape ultime d’une structure artistique est de penser collectivement la forme finale que pourrait prendre une association de recherche, de production et de diffusion de l’art public contemporain créée à Nantes en 1996.
Finale ? Pas si sûr… Le conseil d’administration d’Entre-deux a identifié trois dénouements envisageables : la dissolution, la mise en sommeil, la transmission.
Créée en 1996 par Marie-Laure Viale, formée aux Beaux-Arts et en histoire de l’art, et Jacques Rivet, issu des sciences économiques et de l’École nationale de statistique, l’association Entre-deux, s’est positionnée d’emblée sur le plan de l’invitation d’artistes afin de leur permettre d’agir dans des lieux délaissés, des interstices de la ville (au sens physique du terme, mais pas seulement). Les fondateurs se sont réunis sur une conviction commune : l’importance du rôle politique des artistes dans la société, spécialement quand iels invitent, par les formes développées, à considérer qu’une autre forme de monde commun est toujours possible, autre que celle qui nous est de fait proposée. Socle commun de notre réflexion, nous avons débuté notre action en respectant une éthique composée de trois conceptions principales. La première concerne notre relation à l’art contemporain, la deuxième respecte certaines conditions d’invitation aux artistes et la troisième a trait à notre adresse au public.
Notre désir permanent a été d’agir et de contribuer à la production d’un art public contemporain, d’interroger les frontières et les porosités de l’art dans son rapport au réel, d’accompagner les artistes dans la durée d’un projet artistique quel que soit le temps réclamé par l’œuvre, au risque de braver les injonctions calendaires des politiques culturelles des différentes collectivités territoriales qui nous soutiennent. Dès le début, nous avons déployé un accompagnement artistique fondé sur l’écoute, l’échange et la rémunération des artistes, quitte à modérer le nombre de nos projets afin de respecter nos engagements. Enfin, nous avons eu la volonté de respecter la dignité du public en lui proposant des projets artistiques exigeants et contemporains que chacune et chacun est à même de recevoir individuellement et/ou de discuter. Ces projets ont non moins trouvé accueil dans notre bibliothèque, accessible lors de l’ouverture du lieu et sur rendez-vous. Outil précieux pour les projets Nouveaux commanditaires que nous avons développé.
Malgré une économie modeste et fragile, sans progression durant les vingt-sept ans d’Entre-deux, nous avons eu la combativité, l’audace parfois, de maintenir nos aspirations et notre affirmation de l’intelligence et de la force des artistes. Ces dernières années, le poids de l’administration imposée à de si petites structures, la définition de politiques culturelles dont nous ne partageons pas toujours les motivations et les enjeux ont fini par user nos forces (mais pas nos projets). Au demeurant, soyons francs, la vie et les orientations des deux fondateurs ont été travaillées par cette longue expérience au point de les avoir changé. Aujourd’hui, nous avons le désir de chemins et de projets différents.
Nous espérons cette ASSEMBLÉE GÉNÉRALE informative, génératrice de pensées et de débats collectifs, de formes artistiques : performatives, annonciatrice d’un évènement cinématographique, joueuses et festives. Pour en témoigner, ce journal d’un jour, support rétrospectif et prospectif d’Entre-deux.
Marie-Laure Viale et Jacques Rivet