Les fondateurs

Marie-laure Viale

Historienne de l’art, curatrice en art public contemporain, médiatrice de l’action des Nouveaux commanditaires et codirectrice de l’association Entre-deux (1996 – 2017) ;
Enseignante en histoire de l’art moderne et contemporain en écoles d’art et d’architecture ;
Titulaire du collège Recherche, pôle des arts visuels des Pays de la Loire (2016-2017) ;
Membre active de C-E-A / Commissaires d’exposition associés (2014 – 2017).
2013 – 2017 : doctorante en histoire de l’art et histoire de l’architecture, « Le 1% et l’architecture scolaire de 1945 à 1981 : une histoire croisée des politiques culturelles et architecturales, et de l’évolution de l’art dans son rapport au spectateur », sous la direction d’Hélène Jannière, historienne en architecture contemporaine à l’Université de Rennes 2 / Histoire et critique des arts.
1994 : Diplôme d’Études Approfondies (D.E.A.) en histoire de l’art, Université Rennes 2 – mention très bien, « Quelle(s) définition(s) du tableau photographique ? » (Directeur de recherche : Jean-Marc Poinsot).
1992 : Maîtrise en Histoire de l’art, Université de Rennes 2 – mention bien, « L’Influence de la narration cinématographique dans l’espace du tableau à travers l’œuvre de Jeff Wall ». (Directeur de recherche : Jean-Marc Poinsot).
1986 : Diplôme National d’Expression Plastique (D.N.S.E.P.), École des beaux-arts de Nantes – félicitations du jury.
Elle fonde en 1996 avec Jacques Rivet l’association Entre-deux où ils conçoivent des contextes d’invitation à des artistes pour la réalisation d’œuvres d’art public contemporain. Les artistes sont invités à proposer un projet dans les espaces délaissés, les interstices (entre-deux) de la société, à travers un territoire défini qui délimite deux quartiers de la ville de Nantes : les Dervallières (zone d’habitat social des années 70) et Zola (habitat ouvrier en voie de transformation). Ils accompagnent les projets jusqu’à leur réalisation. Sont intervenus dans ce contexte des artistes comme Bruno Peinado, Pierre Joseph, Pierre Huyghe, Mircea Cantor ou Bruno Serralongue…
Sans lieu jusqu’en 2007, Entre-deux ouvre la base d’Appui qui se présente comme un bureau de production d’œuvres d’art public mais aussi un lieu d’exposition et de consultation de documents. Les expositions témoignent des questions qui intéressent ou sont traitées par Entre-deux: les projets d’art publics arrêtés, le jardin ou la performance comme formes d’art public… Le projet Tool Box est pensé et diffusé dans ce cadre et connaîtra des rebondissements à travers des invitations multiples à l’école des beaux-arts de Dijon, à la galerie Fernand Léger à Ivry ou encore à la galerie Michel Journiac à la Sorbonne à Paris…
Depuis 2009, Marie-Laure Viale, dans le cadre d’Entre-deux, est médiateur-relais dans la région des Pays de la Loire de l’action Nouveaux Commanditaires soutenue par la Fondation de France. « Sans-titre, le sentier aux chemins qui bifurquent » de Bruno Peinado au Centre de lutte contre le cancer René Gauducheau à Saint-Herblain et « Les Reconfigurants » de Patrick Bernier et Olive Martin en collaboration avec les commanditaires de l’École de communication visuelle de Nantes ont été inaugurées respectivement le 11 février 2011 et le 31 mars 2017. Un troisième projet « Le Marbre d’ici » sur une proposition de Stefan Shankland entame sa phase de production au parc de la Roche à Nantes à partir d’une commande des Idéelles, collectif d’habitantes du quartier Malakoff.
Suite à la réalisation de différentes missions d’état des lieux des 1% artistiques dans le cadre d’Entre-deux, elle s’engage dans une recherche doctorale sur le sujet sous la direction d’Hélène Jannière, historienne en architecture contemporaine à l’Université de Rennes 2 / Histoire et critique des arts. Elle bénéficie d’un soutien à la recherche doctorale par Le Grand Café, centre d’art contemporain de la ville de Saint-Nazaire.
CV complet à télécharger

Jacques Rivet

Codirecteur d’Entre-deux ;
Médiateur de l’action Nouveaux commanditaires ;
Statisticien de métier ;
Démocrate jamais satisfait.

 

D’abord persuadé que la meilleure façon de lutter contre les inégalités était d’agir au sein même de l’univers économique, Jacques Rivet, après un bac économie et social (1984), s’inscrit à la faculté d’économie de Paris II. Mais la théorie économique et l’idéologie dominante – libérale – des années 80 le déçoivent. Il s’oriente vers une école d’application (l’Ensae, l’école de l’Institut National de la Statistique et des Études Économiques, Paris) dont il sort diplômé en 1989, et commence à s’intéresser à l’art contemporain.

Cet intérêt prend progressivement une telle importance qu’il se trouve bientôt dans l’impossibilité de poursuivre son métier de statisticien. Il reprend des études à Nantes en 1993, voit de nombreuses expositions et entame une collection d’art contemporain. Convaincu que sa première préoccupation et son centre d’intérêt peuvent se rejoindre, il fonde, avec Marie-Laure Viale (artiste et historienne de l’art), Entre-deux en 1996.

Cette association va promouvoir l’art contemporain mais avec la particularité de vouloir le produire et le diffuser hors des lieux consacrés à l’art (musées, centres d’art, galeries). Il s’agit là moins de développer l’accès à LA culture que de produire et diffuser des œuvres qui occasionnent des interférences entre les spectateurs (interférences qui réinscrivent la problématique du dialogique et d’une communauté à éprouver dans le différend, et non pas à laquelle se soumettre dans le consensus). Ce sont des spectateurs exercés à un rapport à des œuvres qui les sollicitent aussi comme acteurs qui est susceptible, indirectement mais profondément, d’agir sur le rapport de chacun à la politique, seule façon de structurellement réduire les inégalités (écarts de rémunération du travail et, plus encore, disparités de propriété du capital)

En terme de programmation et donc de commissariat d’exposition, la question de l’émancipation ne doit pas être éludée. Mais quelle émancipation ? En gros, chaque siècle, depuis le 18e siècle, a connu son paradigme culturel et à chaque fois une émancipation lui correspond. Le 21e siècle appelle son propre paradigme culturel avec une émancipation qui lui sera propre. Les philosophes Jacques Rancière et Christian Ruby (ce dernier fait partie du comité scientifique d’Entre-deux) proposent une conception de l’émancipation à laquelle Jacques Rivet est attaché à Entre-deux. Ils considèrent que ce n’est pas directement la culture et la connaissance qui émancipent (par l’élévation qu’elles permettraient ou par le goût qui s’affinerait ou par la désaliénation qu’elles autoriseraient) mais que c’est chacune et chacun qui s’émancipe de sa soi-disant incapacité à penser et transformer le présent. La culture et la connaissance sont là pour nous encourager à nous émanciper par nous-même des assignations sociales et politiques. Comment ? En incitant à reconfigurer le partage du sensible en vigueur et en développant le contexte susceptible de nous exercer à débattre ; en libérant les énergies et les interrogations collectives. Dans sa réflexion comme dans sa manière d’aborder le travail de tel·le ou tel·le artiste, Jacques Rivet garde cela en tête.

Au sein d’Entre-deux, il effectue, en collaboration avec Marie-Laure Viale, tout ce qui permet d’assurer la production et la promotion de l’art public contemporain autant pérenne qu’éphémère : choix des artistes, régie des œuvres réalisées, rédaction et défense des dossiers administratifs d’Entre-deux auprès des élus et des conseillers culturels des différentes collectivités, participation aux conférences auxquelles Entre-deux est invitée, etc.
Depuis 2009, Jacques Rivet est également médiateur dans le cadre de l’action Nouveaux commanditaires initiée par la Fondation de France.