Rapport de force / David Picard

Two Seated Men Raising a Boy up to Demonstrate the Cantilever Principle,
photographe Evelyn George Carey, 1885.
Démonstration du principe de porte-à-faux par les ingénieurs
du pont de Forth en Écosse inauguré en 1887.

Réactivation de la performance « Entre-deux rives »

Le vendredi 6 juillet à 14h.
Entre-deux et David Picard ont le plaisir de vous convier aux deux nouvelles activations de la performance «Entre-deux rives» dans le cadre de l’exposition « Rapport de force ». À partir des éléments d’estrades amovibles de l’espace conçu par les architectes Avignon & Clouet dès l’installation d’Entre-deux en 2007, David Picard déploie une architecture basée sur les principes de la construction des ponts. Un temps d’échange avec l’artiste sera prévu à la suite de la performance.

Communiqué de presse

Sans toucher le sol, le corps de l’artiste s’enroule autour du plateau d’une simple table dans un mouvement continu. L’action de son corps et la réaction de l’objet s’équilibrent dans le décalage de leur force respective. Ce phénomène s’appelle un couple (1). Turn around the table est la vidéo d’une performance réalisée en 2014 par David Picard ; elle reprend une pratique d’échauffement des grimpeurs alpins sur le mobilier des refuges en montagne. Le devenir sculpture de la performance se réalise ici dans les articulations dynamiques entre le corps, le volume et l’espace à travers la pratique de l’escalade, véritable outil d’analyse et producteur de nouvelles formes pour l’artiste.

Formé à l’école des beaux-arts d’Angers, David Picard s’est posé un temps à Nantes avant de s’investir à Rennes au sein du Vivarium, un atelier collectif réunissant artistes et une commissaire d’exposition. Jusque là, ses participations à des expositions collectives ont offert un panorama d’indices de son approche de la sculpture avec Rendez-vous au sommet en 2016 (2), Reliefs – Architecturer l’horizon en 2015 (3) ou encore Sculpturations en 2012 (4). Mais son positionnement devant l’objet n’a rien de conquérant, au contraire le rapport entre son corps et la structure s’équilibre dans un jeu égal et conjugué. L’invitation d’Entre-deux à réaliser sa première exposition personnelle arrive au moment où l’engagement de David Picard affirme une singularité dans un champ artistique où le sport et le rapport à la montagne comptent un certain nombre d’adeptes.

Engagé depuis plus d’une année auprès de plusieurs partenaires aussi différents qu’un grand magasin d’une chaîne de sport et le musée du Génie à Angers, les échanges avec ces collaborateurs commencent à dégager des pistes et des projets. Pour cette exposition, la base d’Appui d’Entre-deux présente un ensemble de pièces issues de toute une recherche à partir du pont Bailey (5), structure provisoire composée d’éléments préfabriqués, aide à la mobilité des troupes militaires. Documents, photographies, maquettes constituent autant de formes artistiques marqueurs de la recherche de l’artiste. Lors de l’inauguration de l’exposition, David Picard réalisera une performance à partir des éléments amovibles de l’estrade située au rez-de-chaussée du lieu conçu par les architectes Avignon et Clouet en 2007.

(1) Comment tout ça tient ? Voyage au pays des structures Bruxelles : Alice Éditions, 2011, p. 8-9.
(2) MilleFeuilles, commissarié par l’association ITHAAC, Nantes
(3)Les Turbulences – Frac Centre, Orléans
(4) Abbaye de Fontevraud, commissariat : Caroline Hancock
(5) Description technique (Extrait de l’histoire du pont Bailey, musée du Génie, Angers.) : La supériorité du pont Bailey (1941) réside dans la simplicité de sa conception qui permet la construction d’un pont de 60 mètres pouvant recevoir des charges de plus de 50 tonnes par l’assemblage manuel de pièces métalliques préfabriquées sans aucun moyen mécanique d’assistance. Deux heures suffisent à 40 sapeurs pour installer un ouvrage basique de 20 mètres de long.