« TRAVAYÉ ! » / Marie-Pierre Duquoc

Exposition du 15 avril au 14 mai 2011

base d'Appui d'Entre-deux et image placardée dans une rue à proximité

Le Projet

« Quand un travail me fait plaisir, cela veut dire qu’il cesse d’être un travail ?
Est-ce que je dois me considérer comme un oisif ? » Peter Handke

Marie-pierre Duquoc réalise des formes artistiques à partir de l’observation et de l’usage de situations réelles : relation(s) à l’autre, recherche d’emploi, travail, voyages,… Elle s’exerce aux modalités d’organisations proposés par ces sujets issus du quotidien à partir d’expériences autobiographiques qu’elle transforme en fictions. Cependant les textes, cartographies, dessins, performances proposés par l’artiste au public dépassent le seul rapport à soi et touchent un spectateur qui, au delà de la question artistique, a vécu des situations proches voire identiques.
Comme de nombreux artistes Marie-pierre Duquoc a pointé à l’Anpe (aujourd’hui Pôle-emploi) en parallèle d’une activité artistique régulière. Prise dans le déroulé d’un organisme qui encadre le chercheur d’emploi et produit des temporalités faisant se succéder attentes, rendez-vous, déplacements, formations, attentes à nouveau, … ces situations de « vacances » sont devenues pour Marie-pierre Duquoc, en étroite relation avec ses préoccupations d’artiste, des espaces de recherche où la pensée chemine et déploie des formes à partir de ce contexte : la recherche d’un emploi.

L’exposition à la base d’appui d’Entre-deux

À la base d’Appui, la galerie d’Entre-deux, Marie-pierre Duquoc présente Travayé ! ; ensemble composé de dessins, schémas, textes et formulaires (à remplir par le public) issus de réflexions pendant et après cette période vacante, et propose une lecture performée. La  présentation reprend celle du powerpoint qui vient le plus souvent en appui de la parole d’un dirigeant lors d’une réunion, le contenu porte sur l’organisation propre à l’encadrement de la recherche d’emploi et ses conséquences sur le langage. Comment les mots sont utilisés. Comment cette utilisation révèle la hiérarchisation et la rigidité de cette organisation. L’écriture, elle, joue avec les mots, dresse des inventaires, décline des sons, fait bégayer la langue. Marie-pierre Duquoc tente, par un récit en rhizome, de sortir ces mots de cette mise en abyme particulière qui les corsètent pour leur rendre toute leur complexité et ainsi, peut-être, déplacer le curseur travail / oisiveté.

Biographie de l’artiste

Marie-pierre Duquoc est co-fondatrice en 1993, avec Nicolas Gautron de l’association Mire à Nantes, pour la diffusion du cinéma expérimental, cinéma et vidéo d’artiste. Elle accompagne jusqu’en 2003 l’activité de diffusion transmission et production. De 2002 à 2003 elle collabore avec Bandits-Mages à Bourges, pour la mise en place du Festival Rencontres internationales des étudiants et artistes indépendants.
À partir de 2004 Marie-pierre Duquoc s’engage dans une recherche artistique. Les réalisations plastiques, textuelles et poétiques s’associent parfois à de projets de commissariat. En 2005 elle met en place un réseau de rencontres artistiques chez l’habitant, Chez l’un l’une l’autre. Inscrit jusqu’en fin 2006 dans le cadre du voisinage à la Haute-île à Rezé (Loire-Atlantique), ce projet de déplacement artistique participe à différents événements, Estuaire Nantes Saint-Nazaire en 2007 et l’Art prend l’air 2007.
Avec P comme palissade, associée à Nicolas Gautron, ils investissent la zone commerciale d’Atlantis à Saint-Herblain. De 2009 à 2010 des palissades installées contre les parois d’Onyx accueillent chaque mois des artistes invités.
Au cours de résidences, voyage à l’étranger, Nalam  Nalad, Nalatok , de mai à juillet 2008 en Hongrie, avec le soutien de la Région des Pays de Loire, puis Kofoni résidence à Berlin en octobre et novembre 2010, soutenue par la ville de Nantes et CulturesFrance, elle observe les conditions de l’exercice du voyageur, immigrant, travailleur, touriste, artiste international… » ? Explore les modalités d’échanges induites par le déplacement géographique, linguistique et culturel, questionne la relation à l’autre l’étranger, ce qui fait ou est communauté ?

Contexte de l’invitation

Cette invitation s’inscrit dans Bibliothèques Publiques, une suite d’événements sur la Performance et ses formes exposées. Dans l’espace bureau et documentation d’Entre-deux, Bibliothèques Publiques prend place une nouvelle fois et présente des projets, conférence et performances de Guillaume Désanges (en collaboration avec Frédéric Cherbœuf et Hélène Meisel) puis de Marie-Pierre Duquoc. Suite à la première édition en 2009 qui s’était intéressée aux formes orales et imprimées de l’art contemporain invitant Patrick Bernier et Carlos Ouédraogo, Julien Nédélec, Anne Frémy, Bibliothèques Publiques #2 rend compte de la performance comme œuvre d’art public en présentant des projets et des œuvres qui déplacent sujet, actes performatifs et public dans des contextes extérieurs aux lieux de présentation habituels de l’art (musées, galeries, centre d’art,…). Les expositions de Guillaume Désanges puis de Marie-Pierre Duquoc montrent notamment la capacité de la performance à développer des moments publics et/ou à mettre le spectateur en posture contemporaine en lui proposant d’être à la fois récepteur et co-producteur d’un projet, d’une œuvre.

Partenaires

Projet réalisé avec le soutien de l’État, Préfecture des Pays de la Loire, Drac des Pays de la Loire.
Remerciements à l’agence amac, Nantes.